Pour rappel, le Club de Prévention d’Épernay, association loi 1901, créée en 1978, a pour objet de prévenir et de lutter contre toutes les formes d’exclusion sociale et d’apporter son appui aux organismes poursuivant les mêmes buts qu’elle.
Son projet associatif 2014/2019 arrivé à échéance devait être renouvelé à partir de 2020 mais les perturbations liées à la pandémie de la Covid ne l’ont pas permis. Aussi le présent projet couvre-t-il la période de mai 2021 à mai 2026.
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L’élaboration de ce projet a été conduite à partir de l’expression de groupes de travail, réunissant des administrateurs, des personnels salariés, des bénévoles et des bénéficiaires du Club et de quelques-uns de ses partenaires institutionnels.
Il rappelle ce que sont les missions, les activités et l’organisation du Club, met en avant les valeurs fondamentales qui sous-tendent son action et présente ses enjeux et ses orientations d’ici à 2026.
Il doit être prolongé et approfondi en 2021 par un projet d’établissement et des projets de service.
Initialement créé pour mettre en oeuvre une action de prévention spécialisée sur le quartier Bernon à Epernay, le Club de Prévention a au fil du temps, considérablement développé et diversifié son activité en cohérence avec les évolutions des politiques publiques et en élargissant son périmètre géographique d’intervention.
Aujourd’hui les activités du Club permettent d’accompagner chaque année près de 1800 personnes en mettant en oeuvre des dispositifs sur :
- la prévention spécialisée : dispositif d’éducation spécialisée qui repose sur un travail de proximité auprès des jeunes de 12 à 25 ans (et de leur environnement familial) qui, du fait de leur situation sociale, nécessitent un accompagnement administratif, scolaire, professionnel. Elle encadre à ce titre deux dispositifs importants : l’accompagnement à la scolarité/tutorat scolaire et le chantier éducatif,
- l’hébergement au travers de multiples dispositifs (hébergement d’urgence, d’insertion, hébergement d’urgence pour demandeur d’asile….) qui permettent d’accueillir et d’offrir un toit à des personnes en situation de vulnérabilités et de leur proposer un parcours d’insertion,
- le logement accompagné qui recouvre une diversité d’établissements (pension de famille, résidence sociale, résidence accueil) et de dispositifs d’intermédiation locative (bail glissant, accompagnement social lié au logement,…) pour accompagner les personnes vers et dans le logement selon leurs besoins,
- l’insertion professionnelle au travers de deux dispositifs consécutifs à l’expérimentation des Vendanges Partagées (AMBITIONS et Solidaires Face A l’Emploi) qui proposent à des personnes exclues du monde du travail un accompagnement à l’emploi ou à l’élaboration d’un projet professionnel.
Par ailleurs, le Club développe aussi des actions communes à ses différents publics :
- les ateliers socio-linguistiques, à destination des personnes demandeuses d’asile, qui permettent l’apprentissage de la langue française dans un contexte d’intégration,
- les actions citoyennes et collectives à destination des plus jeunes pour renforcer les solidarités, accompagner les questionnements et produire du vivre-ensemble en réponse aux problèmes d’inégalité, de discrimination et d’isolement,
- les Vendanges Partagées qui proposent à un public le plus éloigné de l’emploi la possibilité d’effectuer les vendanges en bénéficiant d’un accompagnement et d’une logistique portés par les partenaires du projet: déplacements, alimentation, équipement, formations, encadrement, garde d’enfants.
Territorialement le Club intervient sur le département de la Marne et notamment les communes d’Épernay, Aÿ-Champagne, Tours-sur-Marne, Châlons-en-Champagne, Reims, Pleurs, Sézanne, Vitry-le-François, Fère-Champenoise.
L’organisation du Club, qui compte aujourd’hui plus de 70 salariés, est composée d’une direction à laquelle sont rattachés :
- un service de prévention spécialisée intervenant sur Épernay,
- un service hébergement intervenant sur Épernay,
- un service logement nord département couvrant Épernay et Reims,
- un service hébergement et logement sud département sur Vitry-le- François et Sézanne,
- un service insertion professionnelle,
- un pôle administratif, technique et comptable.
Valeur fondatrice, cet engagement implique sur l’objet social du Club chacun de ceux qui le font, ses administrateurs, ses salariés comme ses bénévoles.
C’est cet engagement qui entraîne avec lui les valeurs de solidarité, d’humanité ou encore d’équité, sous-jacentes à la lutte contre les exclusions.
C’est aussi cet engagement, partagé par tous, qui constitue le socle commun du Club et rend possible le dialogue et le débat entre ses différents métiers.
C’est enfin cet engagement qui permet de maintenir une veille active vis-à-vis des formes de l’exclusion qui ne cessent d’évoluer, de se renouveler, obligeant à des adaptations, voire à des remises en cause des modes d’intervention du Club.
Mettre en avant la primauté de la personne signifie que les activités du Club privilégient, avant toute autre considération, l’intérêt particulier de la personne accueillie et accompagnée.
Cela passe par la reconnaissance, le respect de la singularité et de la dignité de chacun. Nous n’exerçons pas de préjugé et restons disponibles et bienveillants à l’égard de la personne.
Nous effectuons une approche globale de chacun qui prend en compte les spécificités de sa situation, de son parcours et de son environnement.
Cette valeur irrigue les différents modes d’accompagnement proposés et dispensés par le Club qui visent à l’autonomie des personnes en répondant à leurs besoins propres, en tirant parti de leurs capacités et en favorisant leur participation.
Troisième pilier de son projet, l’exigence de professionnalisme que le Club porte pour ses interventions, son organisation et son fonctionnement.
Elle impose un effort soutenu de développement et d’adaptation des compétences des salariés au plan individuel et collectif, de façon à maintenir au Club toutes les capacités nécessaires à une lutte efficace contre l’exclusion.
Elle impose aussi une attention constante à doter l’organisation et les équipes du Club des moyens et des ressources pour intervenir dans de bonnes conditions.
Cette valeur doit se traduire par un fonctionnement du Club ouvert aux débats et aux échanges, au sein de ses différentes instances, mais aussi entre elles et avec ses partenaires institutionnels et associatifs.
Ce premier enjeu veut souligner que la lutte contre l’exclusion nécessite d’en identifier sans relâche les différentes formes et conséquemment d’adapter les modes d’intervention, tout en préservant les principes structurant l’action du Club : l’aller vers et l’accompagnement des personnes.
1. Entretenir une veille sociale et territoriale au sein des activités, c’est-à-dire détecter et analyser les nouvelles formes d’exclusion qui émergent ici ou là et celles qui ne sont pas suffisamment prises en charge pour bien les comprendre et s’adapter pour lutter contre.
2. Accueillir et aller vers toutes les personnes touchées par l’exclusion car ce principe d’action, fondateur pour le Club, est essentiel pour garder la visée de notre projet dans un contexte qui évolue vite et oblige à adapter les modes d’intervention.
3. Privilégier un accompagnement global de la personne vers l’autonomie comme second principe d’action qui veut appréhender les personnes dans toutes leurs dimensions de façon à leur proposer un soutien qui en tienne compte.
4. Renouveler les modes d’intervention de la prévention spécialisée dont les publics sont particulièrement impactés par les évolutions sociétales actuelles (développement du numérique, des réseaux sociaux, des radicalisations, …) et présentant des fragilités nouvelles.
5. Favoriser et développer la participation des personnes accueillies à la vie et aux activités du Club. Cette orientation s’inscrit dans le droit fil de la primauté que nous voulons accorder aux personnes en les accompagnant dans le développement de leur pouvoir d'agir, individuel et collectif. Le processus de cette participation ne doit pas s’arrêter à l’animation du Conseil de Vie Sociale mais doit être privilégié comme un principe incontournable du Club tant dans le cadre de l’accompagnement social que dans celui de la mise en place des projets.
6. Investir sur le développement professionnel en favorisant la formation et les échanges de pratiques au sein du Club et avec son environnement pour, selon les cas, renforcer, adapter, modifier les compétences, dans le cadre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences maîtrisée.
Le développement géographique du Club doit être conduit pour répondre à des besoins sociaux non satisfaits et à la demande des collectivités locales. Le Club souhaite conserver cette démarche d’intelligence collective et de partenariat avec son environnement territorial.
7. Mieux faire connaître notre projet, nos savoir-faire et nos interventions en direction de nos partenaires et de nos prescripteurs pour une meilleure compréhension réciproque et développer des coopérations mutuellement satisfaisantes.
8. Garder notre réactivité à répondre aux sollicitations des territoires urbains comme ruraux confrontés à des phénomènes d’exclusion brusques et inattendus auxquels il s’agit de répondre avec rapidité et efficacité.
9. Miser sur le partenariat local pour co-construire les dispositifs répondant aux sollicitations et aux appels à projets qui se multiplient sans chercher à se substituer aux acteurs locaux mais en recherchant les synergies et les complémentarités dont ils expriment le besoin.
La forte croissance des activités et de l’effectif salarié ces dernières années pose logiquement des questions de cohésion et de consolidation au sein du Club. Son histoire a montré que cet enjeu ne devait en aucun cas être minimisé.
10. Diversifier dans toute la mesure du possible nos financements qui, s’ils doivent rester pour l’essentiel publics du fait des prérogatives de l’État et des collectivités locales, pourraient mobiliser plus systématiquement les fondations privées dévolues à l’intérêt général.
11. Renforcer la transversalité entre les services pour décloisonner, questionner et enrichir les pratiques professionnelles et initier des projets qui mutualisent les compétences.
12. Favoriser le débat au sein et entre les différentes instances du Club car l’élaboration du projet associatif a montré la nécessité de développer les échanges au sein du Conseil d’Administration et entre celui-ci, les bénévoles et le Conseil de Vie Sociale.